Carav'Alim : vers un mouvement d'éducation populaire pour un droit à l'alimentation
Portée par le Secours Catholique – Caritas France, le Réseau CIVAM, AequitaZ et l’UGESS, la Carav’Alim s’est donnée pour mission de construire un mouvement d’éducation populaire pour le droit à l’alimentation. Il s’inscrit dans la continuité de Territoires à VivreS, dispositif d’expérimentations sur la coopération territoriale pour l’accès à une alimentation digne et durable. Les deux années de déploiement de ce premier dispositif ont permis notamment de faire émerger les difficultés des acteurs de terrain sur les 4 territoires participants pour mobiliser les personnes dans cet objectif de promotion de la démocratie alimentaire.
Première étape pour le collectif, la Carav’Alim parcourt la France afin de recenser les dynamiques de territoires, évaluer les besoins et mobiliser les personnes concernées par les injustices alimentaires ainsi que les structures engagées sur les thématiques d’alimentation durable, de justice et de démocratie alimentaire. Elle a pu ainsi faire escale dans une dizaine de territoires pour animer des ateliers de co-construction tels que Romans-sur-Isère, Marseille, Lyon, Strasbourg, Tournus, Brest ou Toulouse.
L’ambition : politiser les questions d’alimentation à travers des processus d’éducation populaire et contribuer à un mouvement social autour du droit à l’alimentation.
LE DROIT À L’ALIMENTATION est “le droit d’avoir un accès régulier, permanent et non restrictif, soit directement ou au moyen d’achats financiers, à une alimentation quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante correspondant aux traditions culturelles du peuple auquel le consommateur appartient, et qui lui procure une vie physique et mentale, individuelle et collective, épanouissante et exempte de peur”. (Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation (2008-2014))
Ce droit, tel que définit précédemment, n’est pas respecté en France, où 16 % de la population est en situation de précarité alimentaire, et où plus de 5 M de personnes font appel à l’aide alimentaire. Comment alors faire en sorte que bien se nourrir ne soit plus réservé seulement aux personnes les plus aisées ?
Démocratie alimentaire : de quoi parle-t-on ?
La démocratie alimentaire émerge comme un principe fondamental. Elle “désigne une volonté et une revendication des citoyens à reprendre le pouvoir sur la façon d’accéder à leur alimentation, en lien avec le monde agricole qui la produit » (Tim Lang, 1999). Elle incarne une approche participative et inclusive de la gestion et de l’accès à l’alimentation. Contrairement aux modèles traditionnels, la démocratie alimentaire place les citoyens, les communautés locales et les acteurs de la chaîne alimentaire au cœur des décisions, visant ainsi à garantir un accès équitable à une alimentation saine et durable pour tous.
Carav’alim se distingue par sa démarche inclusive, impliquant activement les habitant.es, les collectivités et les agriculteurs.trices dans son processus. Les ateliers organisés lors de cette première étape d’identification des besoins ont été co-construits avec des acteurs locaux et des groupes engagés pour l’accès à une alimentation de qualité. Cette approche vise à favoriser la coopération et à donner une voix à toutes les parties prenantes.
Les étapes rurales, comme à Fougères et Saint-Gaudens, soulignent l’importance de prendre en compte les spécificités territoriales dans la promotion de la démocratie alimentaire. Carav’alim aspire à être un catalyseur de clarté et de cohésion entre les collectifs et les acteurs déjà actifs dans ce domaine, tout en répondant aux besoins spécifiques des différents territoires.
En définitive, Carav’alim s’affirme comme un mouvement créant des ponts et donnant une voix aux initiatives locales pour une alimentation plus juste et plus durable pour tous et toutes.
Une restitution de la tournée de la Carav’Alim est prévue le 22 mars prochain à Paris, l’occasion de fixer les premières orientations pour accompagner et soutenir les initiatives territoires et faire collectif autour de la reconnaissance d’un véritable droit à une alimentation choisie.
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