L‘UGESS recense parmi ses adhérents une grande diversité d’épiceries avec leur fonctionnement propre : sur le sujet de l’approvisionnement, de l’accueil et de la participation des publics, sur le portage juridique, sur les activités complémentaires… Nous avons souhaité présenter plus en détails 9 épiceries représentatives de cette diversité à travers cette publication en libre accès.
Les 9 épiceries présentées au sein de ce panorama sont toutes adhérentes à notre union. Elles font parties pour la plupart de groupements territoriaux et se retrouvent sur le partage de plusieurs valeurs essentielles telles que l’accès à une alimentation choisie et de qualité, le vivre-ensemble, le partage et la lutte contre la stigmatisation de la pauvreté. Pour cela, toutes travaillent à créer des relations avec les agriculteurs locaux, à proposer des produits issus de l’agriculture biologique, à accompagner les personnes pour un meilleur accès à leurs droits ou à proposer des animations en lien ou non avec l’alimentation.
De ce socle commun émergent différentes formes d’épiceries. Cette diversité, l’UGESS la défend, elle est la force de notre réseau. Nous avons pu identifier 9 critères principaux de diversité des structures :
- Portage juridique : les épiceries de notre réseau sont portées soit par des CCAS, soit par des associations, soit par des SCIC.
- Orientation des publics, durée d’accès et critères de sélection : les orientations peuvent se faire directement en interne ou en externe par l’intermédiaire d’associations, d’organismes publics (CCAS, Mission locale, CROUS…) ou hospitaliers. La durée d’accès peut varier de 1 mois à 24 mois, renouvelable dans la majeure partie des cas. Toutes se basent sur le reste à vivre, à des niveaux différents pour l’éligibilité.
- Modèle économique : les financements publics peuvent atteindre 93 % du budget, l’autofinancement à 78 %, et le financement privé 22 %. Certaines épiceries fonctionnent sans aucun financement privé.
- Politique tarifaire : les épiceries proposent aux personnes en situation de précarité des prix allant de 10 à 50 % du prix moyen du marché. Certaines épiceries fixent une limite d’achat selon la composition du foyer.
- Fréquentation de l’épicerie : certaines épiceries sont réservées uniquement aux publics en situation de précarité quand d’autres sont ouvertes à tous à travers des tarifs différenciés.
- Nombre de salariés et de bénévoles : certaines épiceries fonctionnent uniquement par le bénévolat (jusqu’à une centaine de bénévoles), quand d’autres peuvent avoir jusqu’à une dizaine de salariés, (comprenant des services civiques, des apprentis ou via des chantiers d’insertion).
- Implication des personnes au sein de l’épicerie: les clients-bénéficiaires peuvent dans un certain nombre de cas participer au fonctionnement voire à la gouvernance de l’épicerie.
- Accompagnement social : de nombreuses épiceries disposent de travailleurs sociaux, cependant certaines externalisent l’accompagnement à d’autres structures telles que les CCAS. Certaines épiceries bénéficient du label « espace de vie social » de la Caisse d’Allocations Familiales.
- Activités complémentaires : elles sont nombreuses et reflètent la sensibilité des personnes participant au fonctionnement de l’épicerie : un certain nombre d’épiceries proposent un jardin collectif (principalement à vocation pédagogique et vecteur de lien social), d’autres se définissent comme tiers-lieu nourricier, avec un espace cuisine, un service de prêt de matériel électroménager ou développent des projets de démocratie alimentaire (notamment d’interconnaissance avec le monde agricole)…Certaines épiceries tissent des partenariats avec les acteurs culturels locaux, proposent des temps de divertissement (sorties, randos, ateliers couture, vacances…) mais aussi des temps d’éducation populaire (débat, initiation à l’informatique…). Une épicerie du panorama a créé une plateforme d’approvisionnement en partenariat avec un groupement régional d’épiceries et une association d’aide alimentaire.
L’épicerie adopte ces différentes caractéristiques de l’épicerie en fonction de l’environnement dans lequel elle se développe : environnement politique (quel soutien politique au projet développé), environnement financier (financement public et/ou privé, capacité à dégager de l’autofinancement), ou encore environnement social (les membres qui la composent).