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Loi de finances 2024 : une hausse du Crédit National des Epiceries Sociales obtenue par l’action de l’UGESS et des épiceries adhérentes

    Lors des débats sur les crédits de la mission Solidarités du futur projet de loi de finances 2024, le sénatrices et sénateurs de tous bords politiques ont apporté leur soutien à la proposition de l’Union nationale des Groupements des Épiceries Sociales et Solidaires (UGESS) pour une hausse du Crédit National des Épiceries Sociales et Solidaires (CNES) de 2 millions d’euros.
    Le gouvernement a donné un avis favorable à cet amendement et a confirmé lors d’un COCOLUPA cette hausse.

    Les épiceries sociales et solidaires dans une situation préoccupante, dans un contexte de hausse de la précarité

    En avril 2023, l’inflation sur les produits alimentaires atteignait 15 % sur un an. Cette inflation impacte bien évidemment les épiceries sociales et solidaires, dont 51 % des approvisionnements dépendent de l’achat de denrées. Ainsi, à enveloppe constante, la quantité de produits achetés baisse considérablement. Couplée à la forte hausse des charges (carburant, énergie…), les épiceries sociales et solidaires se trouvent dans une situation périlleuse.

    Entre l’année 2022 et 2023, les épiceries nous font remonter en moyenne une hausse de 10 à 20 % de fréquentation. Dans ce contexte de hausse des personnes en situation de précarité, certaines épiceries nous font part de grandes difficultés : plus d’un quart des membres de l’UGESS font état d’un budget en déficit pour l’année 2023, certaines réduisent les financements dédiés à l’accompagnement ou proposent des prix de vente de produits plus élevés pour éviter la fermeture.

    Des moyens pérennes nécessaires pour répondre aux multiples enjeux de la précarité alimentaire

    Alors que les épiceries sociales et solidaires auraient besoin d’un soutien complémentaire, notamment pour leur permettre d’assurer leurs approvisionnements, celles-ci voient leur enveloppe se réduire, du fait d’un grand nombre de création d’épiceries depuis le lancement du CNES en 2014. Au sein de l’UGESS par exemple, ce sont plus de 40 % des épiceries qui ont ouvert entre 2014 et 2023. Le nombre de demandes du CNES est alors en hausse pour un budget constant, nécessitant de réduire les enveloppes, le tout dans un contexte de baisse des dons de la grande distribution.

    Pourtant, les épiceries sociales et solidaires adhérentes à l’UGESS sont un outil innovant de lutte contre la précarité alimentaire.  Au sein des épiceries, les personnes paient en fonction de leurs moyens et peuvent choisir elles-mêmes leurs produits en fonction de leurs habitudes alimentaires et culturelles. Les épiceries font de gros efforts pour proposer à chacun une alimentation de qualité, saine et produite dans de bonnes conditions sociales et écologiques. De plus, ces lieux sont de véritables espaces de sociabilisation, de vivre-ensemble et d’accès aux droits, via la proposition d’activités et la mise en place de dispositifs d’accompagnement.

    Une hausse bienvenue, à confirmer sur les prochaines années

    L’UGESS est encore en négociation avec la Direction Générale de la Cohésion Sociale pour répercuter cette hausse de l’enveloppe nationale sur les crédits du réseau. Toutefois, nous pouvons avancer sans trop de doutes que celle-ci sera en hausse. Ce succès est à mettre au crédit des nombreuses épiceries adhérentes au réseau qui ont sollicité députés et sénateurs de leur circonscription pour leur faire part de la situation de la précarité alimentaire sur leur territoire et des difficultés pour remplir leurs missions. Pour rappel, notre amendement a été repris par des députés issus de Renaissance, Parti Socialiste, Les Ecologistes et la France Insoumise et des sénateurs issus du Parti Socialiste, Renaissance et Les Républicains, représentatif de la légitimité de notre demande.

    Mais, il est nécessaire de souligner que cette hausse, certes bienvenue, n’en reste pas moins insuffisante. Afin de répondre à la hausse des demandes au sein de notre réseau, pallier à la baisse des approvisionnements issus de la ramasse, éponger l’inflation sur les produits alimentaires, et répondre à la hausse des publics, nous avions estimé une hausse du CNES à hauteur de 7 M € environ. Nous demandons donc de poursuivre cette hausse :

    – en prenant en compte chaque année le niveau de l’inflation sur les produits alimentaires

    – en proposant sur les deux prochaines années une hausse de 2 M€ pour atteindre 6 M € sur les années 2024 – 2026.

     

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