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Etat de santé 2024 du réseau des épiceries sociales solidaires de l’UGESS et de la précarité alimentaire : une précarité alimentaire qui se répand, des financements publics restreints, dans un contexte de complexification des approvisionnements.

    La précarité alimentaire explose en France : selon une enquête du CREDOC, 16 % de la population française se déclarent en précarité alimentaire. Ce constat se confirme dans le cadre de l’enquête menée auprès des épiceries sociales et solidaires adhérentes à l’UGESS. Entre 2023 et 2024, 65 % d’entre elles font état d’une hausse des publics de l’ordre de 10 %, faisant suite à une hausse de 20 % entre 2022 et 2023.

    Les retraités et salariés désormais touchés par la précarité alimentaire

    Cette précarité alimentaire ne touche plus uniquement les personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté : les retraités représentent 14 % des publics en 2024, en hausse de 7 points en seulement 3 ans. 24 % des personnes sont salariés, là aussi en forte hausse, confirmant le constat qu’un certain nombre de professions ne permettent plus de vivre dignement, face aux hausses des prix de l’énergie, des carburants ou de l’alimentation.

    Des financements publics locaux en baisse…

    Alors que les financements publics nationaux ont augmenté entre 2022 et 2024 (orientés vers l’achat de denrées), les financements publics locaux se réduisent pourtant essentiels puisque bien souvent fléchés sur du fonctionnement. Ainsi, 31 % des épiceries font part de baisses de financements publics départementaux de 40 % en moyenne.

    … dans un contexte de forte hausse du budget achat pour pallier à l’effondrement de la ramasse

    Le modèle de l’épicerie sociale et plus globalement de l’aide alimentaire était historiquement basé sur le don des invendus de la grande distribution. Après une hausse de la collecte de denrées qui a suivi l’instauration de la loi Garot en 2016, ces dons connaissent une baisse forte en quantité et en qualité obligeant les épiceries à diversifier leur politique d’achat. Les achats planifiés (auprès de plateformes d’approvisionnement, de la GMS ou de producteurs) représentent désormais 55 % des approvisionnements d’une épicerie sociale. Ainsi, 34 % du budget d’une épicerie est dédié aux approvisionnements, en hausse de 8 points sur 2 ans, nécessitant de trouver de nouveaux financements et de structurer de nouvelles filières. La reprise en main de ces approvisionnements est un enjeu crucial afin de proposer à des personnes qui souffrent plus fortement de problèmes de santé liés à une mauvaise alimentation, l’accès à une alimentation choisie, saine et diversifiée.

    Les épiceries sociales et solidaires, des structures résilientes engagées dans la démocratie alimentaire

    Malgré ce contexte incertain, les épiceries sociales et solidaires innovent pour s’adapter à la situation : ouverture à la mixité des publics via des tarifications différenciées, mise en place de groupements territoriaux pour mutualiser les achats, engagement aux côtés des personnes concernées pour dénoncer les injustices alimentaires et œuvrer pour la reconnaissance d’un droit à l’alimentation.

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